Ce sujet me touche particulièrement car, comme beaucoup l’ont fait avant moi et le feront également après, j’ai opéré il y a peu ce que tout mon entourage a jugé être un virage à 180 degrés …
J’ai, ces dernières années passé des diplômes en coaching, hypnose et yoga, alors que j’occupais la fonction de Directrice Administrative et financière pour une entreprise.
Mais est-ce vraiment un changement radical ?
Aujourd’hui je puis répondre qu’à mon sens, il n’en n’est rien.
Les souvenirs que je garde de mon ancien travail sont positifs : la manière d’apporter des outils de pilotage au(x) dirigeant(s), d’être à l’écoute de chacun des acteurs de l’entreprise, tout cela, c’est déjà de l’accompagnement.
Je propose de se poser la question suivante : qu’attend-on d’un dirigeant ?
Je vais tenter de répondre à cette question en y apportant un regard nouveau car aujourd’hui j’ai choisi, en tant que Manager, d’opter pour un tout autre paradigme, dans lequel chacun trouve sa place et évolue dans un environnement bienveillant.
J’aspire à conduire évolution et changements de manière pérenne. Porter mes collaborateurs au sommet, s’ils le désirent, et de ce fait, faire sortir l’entreprise des limites qu’elle aurait pu se fixer sans l’aide optimale et pertinente de ses salariés.
Il y aura lieu tout d’abord de partir de l’écologie humaine (Relations de l’homme et de son environnement)
Pourquoi ? Car on se doute bien que ce métier est un métier à forte pression. Tous les acteurs n’hésitent pas à faire des demandes intempestives et vous vous retrouvez vite noyé sous ce tas de demandes, dont la plupart demeureront insatisfaites … générant de part et d’autre stress et frustration.
Stress et frustration :
A mon sens, « le problème » est essentiellement de l’ordre du ressenti.
Selon Lazarus et Folkman, ce qui est stressant, c’est « la discordance ressentie entre les ressources existantes et perçues comme insuffisantes et les contraintes de la situation »
« Ressenti », « Perçu » : deux termes qui indiquent une très haute subjectivité et qui feront l’objet d’un approfondissement tout au long de l’article.
Dans ce contexte, il n’existe pas de solution toute faite, chacun détient toutes les ressources pour dépasser ce stress, dès lors qu’il en connait l’origine et le contenu ; alors attachons nous à en apprendre un peu plus sur son fonctionnement, afin que chacun puisse mener à bien son exploration interne.
Perception : Jugements & Croyances limitantes
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Analyse et conséquences :
L’idée générale est en priorité de se débarrasser de ses propres jugements que l’on croit pour la plupart universels, issus de nos « filtres » : croyances, expériences personnelles, éducation, etc ….
Par exemple, certaines personnes « croient » que poser des questions est un signe de faiblesse, ou pire, d’idiotie … Mais à choisir de passer pour un idiot, il vaut mieux le faire en posant une question qu’en exécutant un travail qui ne correspond en rien aux attentes …
Nous croyons nous modeler à l’autre mais c’est nous qui nous modelons à notre propre modèle finalement, créant de ce fait insatisfaction d’un côté et efforts non récompensés, voire incompréhension de l’autre.
Citation amusante de Victor Hugo : « N’imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe. »
–> Cercle vicieux : nous invitons de ce fait de nouveau le jugement, coupons le dialogue et entrons dans le triangle dramatique.
Lequel d’entre nous n’a pas dit un jour : « Tu vois, je le savais, je savais que ça finirait comme ça ; je le connais celui-là, j’avais raison … ».
Le meilleur moyen d’entretenir une croyance passe par des pensées auto-réalisatrices.
Nous sommes les plus adroits à construire de toute pièces une situation et par la suite, l’interpréter sous des allures quasi prémonitoires. Le tout arrosé d’une grosse dose d’égo et la recette est inratable.
La réalité se situe donc parfois bien loin des faits car elle est très largement teintée de nos émotions, pensées et …Croyances ! Et nos comportements engendrent cette réalité.
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Quelques pistes pour venir à bout des Jugements :
Partir de soi, de ses valeurs, de ses besoins car dans le cas contraire, au fur et à mesure du temps, notre identité, notre intégrité seront contrariées et les conséquences pourraient nous dépasser.
Agir en fonction de notre personnalité est un moyen de fixer nos limites et d’agir de manière préventive dans un environnement inconnu, ou analysé comme hostile.
Se libérer du regard des autres et s’en remettre uniquement au factuel
Parvenir à se détacher des expériences que l’on a vécues comme des échecs par le passé. Les considérer seulement comme des apprentissages.(« Apprenti-Sage »)
Croire en soi, croire en l’autre
Identifier ses Drivers : Ils correspondent à des injonctions que nous tentons en permanence de satisfaire. Nous avons tous un peu de tous les drivers en nous, mais en général, certains sont plus présents, en fonction de l’étape de notre vie. C’est en les accomplissant que nous en tirons les fameux Strokes, signes de reconnaissance.
(Soit fort, soit parfait, Fais des efforts, Fais plaisir, Dépêche-toi),
Et apprendre à les assouplir.
Une fois ces jugements dépassés :
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Au cœur de la fonction du Manager : Recueil et transmission de l’information
Recueillir les informations de manière claire et précise
Quel est l’objectif général ? La stratégie ? Les enjeux ? Y a-t-il d’autres équipes rattachées au projet ? Les moyens, les contraintes – Poser des questions à propos des dates limites, intervenants au projet s’il y a lieu : s’agit-il de directives ?
– Préparer sous forme de schémas, analyses, tableaux le ou les projets
En faire une première revue au manager pour validation
Anticiper et identifier les forces et les faiblesses des équipes
Réserver des entretiens individuels le cas échéant
Transmettre l’information de manière fluide, naturelle
– Inviter aux questionnements, suggérer la confiance en chacun : chaque individu est un maillon de la chaîne et est une somme de ressources et non pas un frein ou l’origine d’un problème.
– Créer de la MOTIVATION
– INFORMER, FEDERER
– Agir de manière AGILE, planifier, réviser, contrôler
– Inviter à la solidarité dans l’équipe
– Faire des points régulièrement
– Initier à la qualification des tâches en cas de surcharge (Matrice d’Eisenhower)
– Maintenir « la porte ouverte » à l’écoute, aux améliorations éventuelles : considérer que chaque membre de l’équipe est un expert dans son domaine (cercles de qualité), levier d’amélioration, de productivité et d’efficience.
– Le cas échéant : RECADRER en rappelant l’objectif, ses enjeux, afin d’éviter la perte de confiance sur le long terme.
– Utiliser des outils comme Communication non violente est un atout majeur en entreprise.
– Clarifier ce qui parait flou permet de ne pas interpréter.
– Reformuler, résumer, communiquer à l’oral mais également à l’écrit.
– Aller toujours dans le sens de la précision.
Ressenti : Quand les émotions s’en mêlent
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Analyse et conséquences :
J’aimerais évoquer une cause majeure de stress : celui causé par les émotions !
En France, de plus en plus d’absentéisme, de plus en plus de burn-out, brown out, de dépressions, de maladies en tout genre. Les personnes se sentent mal au travail. Le ressenti de chacun est au coeur de la relation.
Aucun individu ne peut ressentir la même chose face à un évènement, ou même à une parole !… Alors oui, il y a aussi les blessures du passé, mais il y a encore plus, et plus encore. Nous sommes des êtres d’une grande complexité, encore plus lorsque l’aspect émotionnel vient se mêler à l’aspect professionnel : Un individu, un microcosme, tentant l’aventure de la collectivité ! Quelles pourraient être les clés de son épanouissement, le maintien de sa motivation ?
Car l’enjeu est de taille. Une entreprise ne peut briller sans son capital humain, et pour ce faire, il est important que chacun y trouve la place la plus confortable qui soit, que ses besoins individuels et sociaux soient pour le moins pris en compte.
C’est, à n’en pas douter le défi de notre siècle.
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Quelques « standards » :
Dans nos relations au travail, il convient donc de COMMUNIQUER, ne pas hésiter à poser des questions, à ouvrir nos esprits à d’autres possibilités, d’autres chemins.
Finis les « moi j’ai raison et toi tu as tort » ; d’autres solutions sont envisageables et sans léser qui que ce soit. Il n’appartient pas uniquement qu’aux enseignants d’être pédagogue.
Les pistes à suivre :
Comprendre le fonctionnement des émotions dans notre cerveau : Un trop plein d’émotions bloque le passage vers la raison, la réflexion.
Toujours utiliser la Communication Non Violente (CNV) : S’exprimer, c’est souvent faire sortir, expulser un mal en soi.
Se poser la question : Qu’a dit ou fait cette personne qui a généré en moi cette ou ces émotions . Avec quel épisode de ma vie cela résonne-t-il ?
Pour faire face à ses émotions, les mettre en scène, les représenter symboliquement (couleurs, forme, odeur, sons) et s’amuser à les transformer. Jouer avec la synesthésie (Par exemple, quand une musique nous évoque des images, ou un parfum)
Répondre à la question : Derrière mon émotion, quel(s) besoin(s) …?
Se souvenir qu’une émotion est également un moteur et, par exemple, lorsqu’elle est perçue de manière positive, elle donne des ailes, favorise et ancre les apprentissages (reconnaissance verbale de ses pairs, amour du travail bien fait, célébration de l’achèvement d’une étape cruciale au projet).
Respirer : Par exemple, la cohérence cardiaque :
Quelques effets : Baisse du cortisol, la principale hormone de défense sécrétée pendant un stress, Augmentation des ondes alpha qui favorisent la mémoire, l’apprentissage mais aussi la communication et la coordination, Action favorable sur de nombreux neurotransmetteurs (hormones qui véhiculent les émotions) dont la dopamine (plaisir) et la sérotonine (prévention de la dépression et des angoisses).
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=la-coherence-cardiaque
Méditer : Il existe aujourd’hui de nombreuses applications sur smart phones qui offrent des méditations guidées de plus ou moins courte durée, sur des sujets divers.
S’accorder une pause, bouger son corps
https://www.mangerbouger.fr/Le-Mag/Vie-Pratique/Bouger-plus-meme-au-bureau
Cultiver la croyance que la vie est une succession d’opportunités plutôt qu’un chemin jalonné d’obstacles.
Travailler à voir en l’autre un partenaire potentiel pour l’atteinte de l’objectif plutôt qu’un ennemi ou une menace.
Se créer des ancrages, des lieux refuges, des souvenirs tendres pour apaiser le mental.
La liste n’est absolument pas exhaustive … Il y a bien entendu lieu de se connecter à sa créativité en toute circonstance : S’appuyer et miser sur :
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l’intelligence adaptative de chacun
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l’intelligence collective dans le cadre restreint de l’entreprise
L’essentiel est de ne pas céder à la violence envers soi ou envers autrui. Ne pas non plus ignorer ses émotions ; les mettre sous le tapis risquerait de nous faire trébucher sur une grosse bosse à la finale…
Mon truc à moi pour voir le verre à moitié plein ? Dans chaque situation qui me déplait, je me questionne : Que pourrais-je en tirer de positif ? Il m’arrive bien entendu de ne pas avoir la réponse, mais il me suffit de me dire que le temps me l’apportera, ou pas, si cela ne m’est pas nécessaire (confiance, non ?) et je cultive ma patience (ça c’est déjà positif)
Conclusion et ouverture :
Pour finir, il n’est souvent pas nécessaire de lutter face à une situation non souhaitée. L’accepter et faire preuve de résilience, c’est déjà passer à l’étape suivante et se permettre d’avancer.
Parce que nous savons que chacun est différent et agit suivant ses propres patterns (ou modèles), il y a lieu d’ouvrir les débats, de ne plus se renfermer comme une huitre sous prétexte que nous avons peur. Nul n’a le droit de vie ou de mort dans l’entreprise. Attachons nous à la curiosité, la surprise, l’innocence ; Au PRESENT, au Factuel en somme.
Nous serons l’Adulte de demain, Gardien de notre sécurité affective et de notre intégrité physique.
Schéma issu de l’étude des états du moi selon Eric Berne : Selon nos environnements, nous adoptons une posture différente.
L’état d’adulte est à cultiver au sein de l’entreprise.
Imposons nos besoins en termes professionnels, et non en termes de droits ou privilèges personnels.
Trouvons notre place et en laisser aux autres.
Apprenons à nous poser les bonnes questions
Pour construire l’avenir, attachons nous au présent.
Une écoute constante, la confiance en soi, en l’autre et en ses capacités, l’absence d’égo, l’ancrage au présent et au FACTUEL sont quelques outils qu’il nous faut cultiver en tant que dirigeant, afin de hisser chacun à l’endroit qu’il rêve d’accéder pour son bien et celui de son entreprise.
Cultivons l’appartenance « au Grand Tout »
A l’instar de la métamorphose de la chenille en papillon, passons de Manager à Leader pour rayonner au sein de l’entreprise et la faire rayonner à son tour dans son environnement.